L'album 2023
Retour en Corrèze pour la troisième fois, retour aussi sur les chemins arides et caillouteux du Lot, terrain de jeu étrenné lors de la première édition 2001. Cette édition 2023 sera dantesque : dénivelés alpestres, voir himalayens, mollets chauffés au rouge de Collonges, fessiers meurtris à Curemonte et remonte encore. Tu me tues (petite) reine à Turenne.!
Gilles est notre GO cette année. Le camp de base est situé sur une "taupinière" chère à son cœur, (enfin deux taupinières), en pays "coujou", à Lagleygeolle (19), magnifique écrin vert nature et rouge grés.
Cette édition restera dans les annales comme celle du malentendu du quiproquo, en effet Gilles a tout simplement confondu min et max : il a en effet essayé de répondre avec beaucoup de sérieux au cahier des charges vttenmai qui lui avait été dument transmis en triple exemplaires par pigeon voyageur : "Min 1300m D+". Mais Gilles, enfin! relis bien le contrat, ce n'est pas min qui est écrit, mais max! Ah ben oui, il y a une grosse tâche de Kwatta dessus , c'est ballot (mange proprement aussi!). ;-)
Merci Gilles, tu nous as quand même beaucoup chouchouté pendant ces trois jours, et prouvé que , ben oui, on pouvait le faire! Yes we can, impossible n'est pas vttenmai!
Cette année nous accueillons deux nouveaux vttenmai...Welcome guys!!
Jean-Philippe
Stéphane
"Engagez vous, qu'ils disaient, vous verrez du pays, nourris blanchis, ... easy, une main dans le dos, c'est même faisable en fixie." je tairai le nom de celui qui a fait cette description un poil idéalisée des randos vttenmai dans un soucis d'appaisement, mais François, quand même, tu exagères.
Sacré bizutage cette saison 2023, bravo Jean-Philippe, bravo Stéphane vous avez été vaillants !
Gilles nous a prévenu, the big day c'est le Jour 1.! Il n'aura pas menti l'escapade durera plus de 70km pour 1600 m D+ (record absolu vttenmai ever!). Nous traverserons les sublimes villages de Collonges à l'aller et au retour ainsi que Turenne. La dernière difficulté de la journée étant la chaise du diable, difficulté à la montée et surtout, à la descente.
Bon commençons par le commencement c'est à dire la veille au soir, pour souligner l'accueil magnifique de Gilles le belgo-corrézien qui nous offre en son fief un banquet royal!
Le lendemain matin, l'esprit encore quelque peu embrumé par les agapes de la veille, les vttenmai posent fièrement - comme de tradition - devant leur destrier, près à en découdre (les pauvres, ils ne savent pas encore ...)
Collonges la Rouge encore endormie pour la première cavalcade des vttenmai, juste histoire de humer ces vieilles pierres rouges à la fraiche...Collonges est aussi au programme de la fin de journée.
Puis c'est au tour de la sublime taupinière de Turenne de s'offrir au regard (et aux mollets) des vttenmai. Qu'il est beau ce pays Coujou!
Léger bizutage pour Jean-Phi, non seulement il monte une rosse, mais en plus il est mal ferré. Le propriétaire, magnanime s'affaire... et d'ailleurs quelques tours de roues plus tard ça va beaucoup mieux (séquence énergie!)
... Jean-Phi appuie vraiment trop fort (trop d'énergie, la fougue du débutant), la chaine n'y resiste pas, une opération à coeur ouvert est nécessaire !
Le chemin continue de nous montrer de magnifiques points de vue, mais au prix de quelques efforts quand même.
Vignes et noyers sont l'ADN de ce terroir. C'est beau non?
Nous repassons par Collonges, qui n'est plus du tout endormie. Les vttenmain en ont plein les pattes, 60 km dans les mollets et pas loin de 1300 de D+ dans le buffet. Mais ce n'est pourtant pas fini, Gilles le pervers, tient absolument à une dernière gourmandise, une dernière gâterie... la Chaise du Diable! Le groupe se sépare en deux: les gourmands (qui ont les yeux plus gros que les mollets) d'un côté - direction la dite chaise, et les raisonnables ( les carbonisés) qui prennent la route, pensant que c'est un raccourci (les naïfs...ils devront quand même s'avaler une jolie côte de 9 km:+))
La chaise est gagnée au prix de beaucoup d'efforts et de poussées.
... Mais la montée n'est rien comparée à la descente aux enfers (chaise du Diable oblige)
Arrivés au point le plus bas, ça remonte durement, Gilles commet l'erreur du débutant, changement de vitesse à la remontée ... crac, 2e chaine de la journée, mais sans attache rapide le bouche à bouche ne suffira pas...dépannage auto pour rentrer au bercail. Quelle journée dantesque ... mais magnifique!
La soirée se terminera au restaurant à Martel (Lot) avec une petite séance d'étirements pour certains.
Départ de Lagleygeolle pour ce jour dit de "récupération". Certains pensaient savoir ce que cela signifiait, mais la langue française est ainsi taquine que le même mot n'a pas la même signification en aval de l'Escaut et en amont.
Les photos suivantes illustrent ce point linguistique.
On se rend mieux compte en live, ambiance "pendant ce temps là à Vera Cruz"...
Après de longues heures à batailler avec un terrain hostile, les vttenmai retrouvent un sommet, une vue dégagée enfin! Le monde leur appartient à nouveau...enfin par tout à fait car une 3e chaine cassée (Stéphane) va prolonger la pause.
Très dure matinée, la pause casse-croûte du midi à la chapelle St Julien (près de St Julien Maumont) est une bénédiction (amen) pour nos carcasses concassées.
L'après midi n'est pas de tout repos, mais bientôt Curemonte est en vue.
Magnifique village médiéval du sud de la Corrèze, acmé de cette deuxième journée! Le village est grand comme un timbre poste, cela n'empêchera pas les vttenmai, en légère hypoxie, de se perdre (des champions du monde, de véritables bêtes de concours!). La jonction s'effectuera une bonne demi-heure plus tard.
Nous empruntons un peu plus tard le chemin des "Milles et une Pierre", route du vignoble corrézien de Branceilles.
Un peu plus tard c'est la monture de Dominique qui rend l'âme, plaquettes de frein usées au delà de la corde, entrainant un serrage de ferraille au niveau de l'étrier de frein arrière, roue bloquée. Une découpe du ressort de plaquette judicieusement effectuée, libérera la roue et Dominique rejoindra l'arrivée cahin caha: fin de chantier pour sa rocinante.
💡Lesson learned pour 2024: chacun pensera à s'équiper de 1 ou 2 attaches rapides pour sa chaine (9, 11 ou X vitesses à vérifier), ainsi que de plaquettes de freins de rechange. Qu'on se le dise!
Quelle journée .. "de récupération" ;+). Les vttenmai se requinquent autour d'une bonne cervoise.
Pour le soir, Gilles a usé de toute son influence pour faire ouvrir un restaurant à Collonges spécialement pour nous, quel Seigneur!
Troisième et dernier jour, le jour de ""récup"" a fait quelques dégâts, Stéphane (notre nouveau compagnon) a les côtes encore trop douloureuses de sa chute, il cède sa monture à Dominique , lui c'est sa rocinante qui ne s'est pas remise de son serrage de frein. Le point de départ se situe à Montalvent dans le Lot.
Il n'y a qu'une vingtaine de km entre le camp de base corrézien et ce secteur du Lot, et pourtant le terrain est très différent, le calcaire a remplacé le granit et le grès.
A L'hospitalet, comme surgit du fond des temps apparait Rocamadour, séquence souvenir de la première édition pour les vétérans des vttenmai. Mais cette année nous ne traverserons pas la cité millénaire, le circuit s'enfuit, en effet, de l'autre côté de la vallée...
Les vttenmai empruntent un sentier en lacets, aux cailloux acérés, qui les amène au fond de la vallée. Un charmant petit pont de pierre annonce alors la laborieuse remontée sur l'autre flanc de la vallée. Et quand je dis laborieux c'est laborieux, genre c'est quoi ce sport qui consiste à trainer une vélo comme un caddi de supermarché au milieu des bois. Laborieux quoi.
Le sentier au sommet serpente en bordure de falaise, c'est un poil flippant, mais le point de vue est magnifique.
Le parcours est génial, il alterne sentiers rocailleux avec vue 360° et petite route, où comme ici, nous pouvons admirer Rocamadour depuis la rive opposée.
La pause picnic au bord de l'Ouysse nous fait du bien, calme sérinité, pipi dans l'eau, repos.
...qui dit rivière dit point bas, qui dit point bas, dis "pas bon ça, il faut maintenant tout remonter", et ça monte dur!
Parfois les vttenmai perdent une peu le fil de l'itinéraire et sont obligés de couper le fromage en mode freeride
Nous retrouvons la Dordogne pour un dernier effort (par la route pour les uns par le chemin pour les autres) encore, un dernier coup de rein , pour rejoindre Montalvent .
Stéphane nous attend patiemment, nous pouvons siroter avec lui une bière réparatrice en attendant Alain et Fabrice, qui en plein délire provoqué par un manque d'oxygénation du système nerveux supérieur, ont préféré, en atteignant le village, replonger dans une méga descente vers les bas fonds de celui-ci.